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Technique : le bar au leurre de surface

La pêche du bar au leurre de surface est une pêche passionnante. Elle permet de voir les poissons attaquer de façon parfois discrète dans une petite éclaboussure ou, plus spectaculaire, dans un énorme remous. Elle permet aussi de voir les poissons qui suivent et refusent le leurre, et d’inciter les plus récalcitrants à mordre en variant l’animation. L’image d’un lingot d’argent surgissant de nulle part dans l’eau bleue pour engloutir votre leurre de surface restera toujours gravée dans votre mémoire.

Par Philippe Collet

Les bons gestes

La pêche de surface peut se pratiquer en bateau, mais elle est particulièrement adaptée à la traque du bord car le leurre n’a quasiment aucun risque de s’accrocher. La profondeur des postes peut aller de quelques dizaines de centimètres à 4 ou 5 mètres. Plus, parfois, si les poissons chassent entre deux eaux.

L’animation

Nombre des leurres  se placent tête en l’air et le corps immergé à 45° à l’arrêt (Sammy par exemple). Quelques-uns restent toutefois à plat sur l’eau (Super Spook par exemple). Lors de l’animation, ils remontent pour glisser à plat. Certains d’entre eux peuvent passer sous l’eau sur des tirées plus franches. Ils remontent crever la surface avec une attractivité certaine dès l’arrêt de la traction. L’animation de base en walking the dog, littéralement « promener le chien », est la même pour tous ces leurres. Elle consiste à donner de petits coups de scion, au ras de l’eau, pour leur impulser de courtes tirées sèches qui les feront zigzaguer de droite à gauche. Entre chaque tirée, la main qui tient la manivelle du moulinet tourne celle-ci d’un cran pour récupérer le fil et le
maintenir à la limite de la tension sans tirer sur le leurre. En effet,  lorsqu’on tape une première fois dans ce dernier d’un petit coup de scion, il part d’un côté ; il faut ensuite ramener la pointe de la canne vers le leurre tout en résorbant partiellement le mou du fil au moulinet et lui taper de nouveau dedans lorsqu’il a fini sa glissade. On le fait ainsi virer de l’autre côté et ainsi de suite. La récupération du fil ne doit pas être trop rapide car elle empêcherait le leurre de basculer d’un côté à l’autre. Le fil doit impérativement rester lâche et ne se tendre que sur les coups de scion.
Selon le type de stickbait, et le plus souvent selon sa taille, le rythme sera plus ou moins rapide et les tirées plus ou moins amples. A vous de trouver le bon tempo pour faire évoluer correctement chaque leurre. Lorsque vous avez le bon rythme, vous pouvez aussi pêcher en douceur ou sèchement. En animant sèchement, vous ferez gicler beaucoup d’eau et générerez beaucoup de bruit avec les billes bruiteuses. Votre leurre deviendra un mini prédateur en chasse. Cette animation est à double tranchant. Elle va dans certains cas inciter le prédateur à sanctionner directement l’intrus, mais risque à d’autres moments de dissuader un poisson un peu méfiant d’attaquer. En pêchant au même rythme mais de façon fluide et douce, votre leurre zigzaguera de la même façon, mais beaucoup plus discrètement, comme un animal blessé cherchant à se soustraire à la vue du prédateur ; cette animation aura la faveur des poissons plutôt méfiants.
Je me souviendrai toujours d’une partie de pêche en bateau en Bretagne Nord avec un collègue expérimenté du cru, où j’ai eu la démonstration absolue que l’animation minimaliste d’un Super Spook attirait de nombreux bars. Ce pêcheur ne tapait pas dans le leurre. Il se contentait de le faire surfer sur le petit clapot d’une belle journée d’été, en lui impulsant des coups de scion irréguliers et à peine marqués, donnant l’impression que son leurre cherchait à se faufiler le plus discrètement possible sur l’eau. Le leurre dodelinait irrégulièrement de droite à gauche avec une amplitude guidée plus par le relief des vagues que par la tirée imprimée et émettait seulement de temps en temps un petit “cloc” discret. L’animation droite gauche droite, accompagnée de son “cloc, cloc, cloc” bien rythmé si caractéristique, et facile à obtenir dès les premiers essais avec ce leurre, que je produisais de mon côté ne fonctionnait pas du tout alors que la sienne faisait monter les poissons régulièrement.
Je pense que, globalement, une animation trop régulière et bruyante est dissuasive pour les poissons éduqués de nos côtes. Plus la mer est calme, plus l’animation et le leurre choisi doivent être discrets. Si la mer est un peu formée, que le clapot étouffe le bruit, vous pouvez alors opter pour une animation plus marquée et surtout passer à un leurre plus gros et plus bruyant qui sera mieux décelé par les poissons dans le bruit de fond général.
Le vent peut être un ennemi dans la pêche avec des leurres de surface. En effet, avec des leurres légers, il peut la rendre impossible en tendant trop vite le fil. Vous aurez alors intérêt à rechercher des postes avec le vent dans le dos ou à passer à des leurres plus gros et plus tolérants en termes d’animation. Dernière chose importante : la non-animation. N’oubliez pas de marquer des arrêts fréquents, qui déclencheront l’intérêt des prédateurs et les inciteront à attaquer votre leurre beaucoup plus régulièrement.


Soyez vigilant

Lorsque vous pêchez avec un leurre de surface, ne négligez pas une seconde sa surveillance. En le suivant des yeux, vous pourrez voir des suivis sans suite, des remous suspects trahissant la présence de poissons. Cela vous redonnera de la motivation à revendre, si vous commenciez à douter de votre technique ou du poste choisi, et vous incitera à changer de leurre pour trouver celui qui peut déclencher les touches. N’hésitez pas à couvrir du terrain. Les poissons, s’ils sont présents, réagiront tout de suite en suivant ou en prenant le leurre. Toutefois, pour certains endroits difficiles d’accès comme des pointes rocheuses, vous pourrez insister longuement en lançant en étoile, en attendant leur passage plus ou moins obligé.

Le ferrage

Lorsqu’un poisson surgit pour s’emparer de votre leurre, votre instinct et la surprise vous dictent de ferrer instantanément. Souvent vous enlevez le leurre de la gueule du bar avant qu’il n’ait pu s’en saisir ou bien vous ne lui laissez aucune chance de le retrouver, s’il l’a raté, en lui retirant brusquement du champ de vision. Attendez toujours de sentir le contact avec le poisson, ce qui lui laisse le temps de redescendre avec le leurre. Votre ferrage sera alors beaucoup efficace.
Je ne souviendrai toujours d’un gros bar qui, après avoir produit un énorme remous, dont j’avais arraché mon leurre instantanément, avait recherché furieusement sa proie en tapant la tête de droite à gauche avant de la sortir complètement hors de l’eau à 10 mètres du bateau comme s’il cherchait quelque chose. Il n’est bien sûr jamais revenu sur le leurre redéposé immédiatement dans le remous.
La pêche aux leurres de surface est une pêche d’été idéale. Elle nécessite très peu de matériel et peut se pratiquer un peu partout sur nos côtes du bord. Alors n’hésitez pas à prendre une canne, quelques leurres et accessoires pour vos vacances d’été. Vous trouverez toujours un moment pour aller crapahuter au bord de l’eau et faire quelques lancers. Vous pourrez alors découvrir, si ce n’est déjà fait, ce formidable poisson qu’est le bar.

L’usage de la tresse

Je fais partie de ceux qui auraient maintenant du mal à se passer de la tresse. Pour cette pêche, en surface, elle reste posée sur l’eau où elle flotte naturellement, ce qui est un atout non négligeable. Son absence d’élasticité permet la retransmission des moindres petits coups de scion jusqu’au leurre, même à grande distance. Sa finesse, à résistance égale par rapport à un nylon, permet d’allonger les lancers et de minimiser la prise au vent et le ventre dans la ligne, qui peuvent totalement anéantir la meilleure des animations. Pour des leurres de taille normale de type Z Claw, Sammy 100 ou encore Bonnie 95, une tresse de  15 centièmes et suffisante. Pour des leurres plus gros, de type Bonnie 128, Super Spook, une taille de 19 centièmes peut être préférable, surtout si vous n’êtes pas totalement aguerri. Il s’agit en fait d’éviter de casser net sur un lancer appuyé, si par hasard une boucle de tresse se bloque dans les anneaux de la canne ou si le pick-up du moulinet se referme.
Pour plus de discrétion, et aussi pour éviter de perdre des grandes longueurs de tresse sur une casse, un morceau de fluorocarbone est intercalé entre la tresse et le leurre ou plutôt l’agrafe. Cette dernière permet un changement rapide en fonction des postes rencontrés ou lorsqu’on cherche le leurre qui marche. Vous choisirez des agrafes de bonne qualité pour éviter qu’elles ne s’ouvrent de façon intempestive. Il n’y a en effet rien de plus rageant que d’animer d’un seul coup dans le vide et de voir son leurre partir au gré des vagues.
Le brin de fluorocarbone mesure environ 1,5 à 2 mètres, son diamètre est fonction de la taille des leurres et des poissons pouvant être rencontrés. Vous utiliserez le plus souvent un 30, 35 ou 40 centièmes, les plus gros diamètres étant réservés aux pêches fortes, lorsque vous risquez de rencontrer de gros poissons ou que vous pêchez des secteurs très encombrés.

Hameçons et corrosion marine

Certains leurres ont été conçus au départ pour l’eau douce et ne sont pas toujours dotés d’hameçons résistant à la corrosion marine. Même si vous rincez ces leurres méticuleusement après chaque partie de pêche, leurs hameçons vont rapidement rouiller. Leurs pointes vont s’émousser et perdre leur piquant et certains points de rouille peuvent les rendre cassants, surtout après un stockage prolongé. Il est recommandé de les changer, lorsqu’ils sont trop abîmés, pour des hameçons plus résistants à la corrosion et aussi parfois à l’ouverture. Vous les choisirez de taille équivalente ou un peu plus gros (s’ils ne déséquilibrent pas la nage du leurre), ce qui vous permettra de mieux accrocher les gros poissons. Lorsque vous changez l’armement d’un leurre à trois hameçons, vous pouvez le remplacer par seulement deux hameçons de taille supérieure. Les références suivantes peuvent être recommandées pour remplacer vos hameçons triples : Decoy Y-S21, VMC 7545 BN (noir anticorrosion) ou TI , Owner ST 31 ou ST 41, plus forts de fer. Ces hameçons résistent correctement à la corrosion marine, à l’ouverture, et ont un piquant supérieur à la moyenne.