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Une partie de pêche à l’alose sur l’Ardèche avec Bruno Beusse

Les efforts effectués sur le fleuve Rhône pour permettre la remontée des poissons migrateurs commencent à porter leurs fruits, avec notamment le retour de l’alose feinte. Cette petite alose se pêche au lancer mais aussi à la mouche. Ses remontées sont tributaires des températures et, sur l’Ardèche, des niveaux d’eau qui doivent être suffisants pour l’attirer en nombre dans cette grande rivière. Ce poisson combatif n’est pas très compliqué à pêcher, le plus difficile est de se trouver au bon endroit au bon moment. Bruno Beusse, qui habite sur place et connaît bien ce poisson, sera notre guide pour cette pêche peu connue.

Par Philippe Collet

L’alose qui remonte le Rhône et ses affluents comme l’Ardèche est une Alose feinte spécifique au bassin du Rhône (Alosa fallax rhodanensis). Elle est plus petite que la grande alose. Le poids moyen des poissons s’échelonne entre 800 g et 1,5 kg pour une taille de 40 à 50 cm. Les plus grosses aloses, des femelles, peuvent atteindre 2,5 kg pour un peu moins de 60 cm. Les aloses peuvent effectuer plusieurs cycles de reproduction dans leur vie. Habituellement, les aloses femelles arrivent les premières suivies des mâles plus petits qui repartent un peu plus tard après la reproduction. Les remontées d’aloses commencent timidement lorsque l’eau atteint 14 °C, la reproduction commence à partir de 17 °C et l’activité des poissons s’intensifie avec l’augmentation des températures. En Ardèche, la période de remontée des aloses s’échelonne de fin avril à fin juin, selon les années, la période de reproduction, de fin mai à fin juin-début juillet. Les années froides ou les années aux débits fluctuants, les remontées sont fractionnées et la pêche est moins bonne. Arrivées au bout de leur périple, les aloses se reproduisent de nuit, sur des prises ce jour-là, du fait de la température de l’eau encore fraîche.
62 radiers peu profonds au courant soutenu. Elles décrivent des cercles très serrés qui font bouillonner la surface de l’eau. On appelle ces cercles des “bulls”. Ils sont décrits par une femelle accompagnée d’un ou plusieurs mâles et permettent la libération des ovules et du sperme. Les oeufs ainsi fécondés sont livrés au courant, qui se charge de les répartir dans le gravier en aval, où ils incuberont.

Les secteurs propices à la pêche

Pendant leur remontée, à la façon des saumons, les aloses stationnent dans des veines d’eau courantes, plus ou moins profondes selon la luminosité. Ainsi, les aloses s’approcheront de la surface ou fréquenteront les gravières au lever du jour ou au coucher du soleil, alors qu’en pleine journée elles seront plutôt collées au fond, dans les veines les plus importantes. Il convient de trouver ou connaître les secteurs qui concentrent ou retiennent le plus de poissons pour pêcher avec un maximum de chances de réussite. Ces zones de passage se situent le plus souvent à l’aval des seuils ou des barrages, où les poissons font étape avant le franchissement. Il faut bien sûr veiller à rester dans les limites de distance autorisées et respecter les interdictions de pêche. Certains bons postes sont facilement identifiables car ils sont fréquentés par des pêcheurs au lancer. Au coeur des périodes de remontées, il est possible de toucher de nombreux poissons à la mouche en sortant de ces postes typiques et en pêchant des veines de courant puissantes, plus vastes et tranquilles. La pêche de l’alose ne nécessite pas un matériel particulier. Un ensemble rivière fort ou réservoir est amplement suffisant pour combattre une alose feinte. Avec un matériel plus fort, le poisson ne pourra pas exprimer tout son potentiel. Une canne de puissance 5 ou 6 conviendra pour les pêches à proximité de la surface en soie flottante ou intermédiaire, une canne de 7 ou 8 pour les pêches plus profondes en soie plongeantes ou à pointes plongeantes.

La technique de pêche

La technique de pêche s’apparente à celle de la mouche noyée ou du saumon. Il s’agit de peigner les veines de courant en lançant sa mouche 3/4 aval et en la laissant dériver sans animation jusqu’en dessous de soi. Si le poste est vraiment profond ou le courant soutenu, il est possible de lancer plus amont pour présenter sa mouche plus profondément. Lorsque la dérive est terminée, il est recommandé de tricoter sa soie sur quelques mètres avant de relancer. Le plus souvent toutefois, la touche intervient pendant la dérive, ou en fin de dérive lorsque la soie s’accélère. Elle est violente et suivie d’un combat acharné.

Un poisson très fragile

Ce poisson qui combat jusqu’au bout de ses forces est très fragile, il meurt rapidement s’il est manipulé trop longtemps. Il convient si possible de le relâcher sans le sortir de l’eau, sans le mailler dans une épuisette et sans le prendre à la main. Pour faciliter le décrochage et ne pas laisser trop de séquelles au poisson, l’ardillon de l’hameçon doit être écrasé. Si le poisson reste sur le flanc ou tarde à repartir, un petit coup avec le scion de la canne permet le plus souvent de lui faire reprendre ses esprits.

Les mouches

Les mouches à alose sont montées sur des hameçons de grosse taille. Elles peuvent être lestées, comme le modèle bien connu de la mouche téléphone réalisée avec du fil de cuivre de téléphone gainé de plastique. Toutefois, ces mouches gagneront à ne pas être lestées, à condition qu’on les accroche derrière des soies intermédiaires ou plongeantes. Il vaut mieux pratiquer ainsi et éviter la formation d’un angle entre la soie et le bas de ligne, qui nuit à la qualité du ferrage. Les mouches à alose sont montées sur des hameçons mer ou des hameçons à carpe dans des tailles s’échelonnant du 4 au 8. Leurs couleurs sont vives et contrastées.
Le bas de ligne sera le plus souvent terminé par un fluorocarbone de 20 à 25 centièmes. A vous de trouver le bon compromis entre un diamètre permettant une bonne présentation et un diamètre évitant la casse sur un ferrage trop appuyé. Pour les pêches profondes avec une soie dense, il sera réduit à un simple morceau de fil de 1,5 à 2 m fixé en bout de soie. Il est possible de pratiquer à deux voire trois mouches, mais d’après Bruno, cela n’est absolument pas une nécessité. Il vaut beaucoup mieux pêcher à la bonne profondeur avec une seule mouche.

L’association Migrateurs Rhône Méditerranée

Autrefois, et jusqu’au début du XXe siècle, les aloses remontaient de la Méditerranée jusqu’au lac du Bourget sur le Rhône, et jusqu’à Auxonne sur la Saône. Au fur et à mesure de l’aménagement du Rhône, leur aire de répartition a diminué de façon drastique ne permettant plus, il y a encore peu, leur reproduction que sur une grande frayère située entre Arles et Tarascon. Les efforts accomplis depuis 1993 sur le bassin du Rhône pour permettre la recolonisation du fleuve et de ses affluents par les poissons migrateurs (plan Migrateurs Rhône Méditerranée) commencent à porter leurs fruits. Les aloses, par exemple, arrivent maintenant en nombre au-delà de la confluence de l’Ardèche, qu’elles remontent jusqu’à Vallon-Pont-d’Arc.
L’association Migrateurs Rhône Méditerranée (MRM) travaille depuis sa création, en 1993, à cet objectif de recolonisation du Rhône par les migrateurs. MRM a un rôle d’animation, de concertation, elle veille à l’intégration de la problématique migrateurs dans les politiques locales de gestion de l’eau. MRM réalise un certain nombre d’actions comme les études, la maîtrise d’ouvrage des travaux étant assurée par les propriétaires des ouvrages. Des passes à poissons ont ainsi été mises en place ou rénovées. Des éclusées spécifiques sont pratiquées sur le Rhône lorsqu’il n’y a pas de bateaux pour permettre la remontée des aloses.


Pour plus d’informations :

www.migrateursrhonemediterranee.org