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Le « paradoxe » de la Loue

Le “paradoxe” de la Loue Presque un an après le naufrage de la Loue, dévastée par les cyanobactéries toxiques, les services de l’Etat ont publié plusieurs rapports officiels et concluent à un état écologique convenable de la célèbre rivière. Difficile d’évaluer quelle est la part de mauvaise fois et d’incompétence dans cette affaire, qui démontre de façon dramatique quel sort l’administration réserve à tous les cours d’eau français.

Par Philippe Boisson

Paradoxe Loue

          Les journaux halieutiques parlaient beaucoup de la Loue avant le drame du printemps 2010, ce qui avait tendance à agacer certains lecteurs qui pêchent loin du Doubs. Qu’ils nous pardonnent de remettre le couvert en cette période de crise, car l’exemple de la célèbre rivière est une excellente occasion d’observer la façon de travailler des services de l’Etat, méthode qui s’applique au niveau national. Ainsi la Loue, symbole biologique il y a peu, est passée en quelques mois au statut de désert aquatique. Depuis le redoutable épisode de mortalité des populations de poissons dont nous avons beaucoup parlé au cours des précédents numéros, les services de l’Etat ont présenté le 4 novembre une synthèse de toutes les investigations réalisées cette année concernant ce qui est présenté comme une énigme, sinon comme un paradoxe. En effet, les services administratifs ne comprennent pas comment, dans cette rivière qui a vu sa biomasse pisciaire s’écrouler en quelques mois, les analyses sont – selon eux – bonnes au point de se laisser aller à écrire ceci : “L’ensemble des compartiments biologiques permet de conclure à un bon voire très bon état de la Loue au sens de la DCE sur le secteur concerné.” La DCE, parlons-en…

       La directive cadreeuropéenne sur l’eau (réf. : 2000/60/CE) oblige les Etats membres de la Communauté européenne à atteindre un “bon état écologique” des milieux aquatiques et des bassins versants pour 2015.Cette directive impose des seuils qui relèvent de la chimie, de la biologie et de la physique avec trois composantes majeures qui sont la physico-chimie, l’écologie et l’hydromorphologie. Dans un délai maximal de neuf ans suivant la date d’entrée en vigueur de la directive, chaque district hydrographique (certains étant internationaux) doit produire un “plan de gestion” s’appuyant sur l’état des lieux (résultats des analyses et études de la phase I). 

La Loue

Pour ne pas s’opposer aux agriculteurs, pour échapper aux amendes et aux astreintes financières imposées par la DCE, l’Etat cherche par tous les moyens de faire passer le drame des rivières comtoises sur le dos des conditions climatiques et autres causes naturelles.


Ce plan de gestion doit être en mesure de : 

– prévenir la détérioration, améliorer et restaurer l’état des masses d’eau de surface, atteindre un bon état chimique et écologique de celles-ci, ainsi que réduire la pollution due aux rejets et émissions de substances dangereuses, 

– protéger, améliorer et restaurer les eaux souterraines, prévenir leur pollution, leur détérioration et assurer un équilibre entre leurs captages et leur renouvellement, 

– préserver (restaurer le cas échéant) les zones protégées.

               Un délai de quinze ans (à partir de l’entrée en vigueur de la directive) est prévu pour atteindre les objectifs de bonne qualité écologique, avec des dérogations possibles dans des conditions précisées par la directive. Une pollution accidentelle temporaire de l’eau ne sera pas retenue comme infraction à la directive si elle était imprévisible, induite par un accident, une causenaturelle ou un cas de force majeure.Dans le cas où le bon état écologique ne serait pas atteint, les Etats devront payer des pénalités. L’Etat français, cancre au niveau européen en matière de protection de l’environnement, est dans le collimateur de la Commission européenne. Le risque d’un contentieux communautaire sur les nitrates existe en Bretagne : suite à la saisine de la Cour de justice des Communautés européennes du 21 mars 2007, la France encourait 28 millions d’euros de pénalités immédiates et 117 000 euros d’astreinte par jour.En raison de la proposition d’un plan d’action “Nitrates”, la Commission européenne a renoncé à son recours. Le prix de ce plan est de 86 millions d’euros, mobilisables sur cinq ans afin de ramener à la norme le taux en nitrates des eaux de neuf bassins versants. La France encourt toujours une condamnation qui pourrait tomber avant la fin de cette année. Dans l’affaire de la Loue, le discours du préfet du Doubs, en parfaite harmonie avec celui du directeur général de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), évoque un malheureux concours de circonstances qui implique plusieurs causes naturelles, parmi lesquelles le manque de pluie, la forte chaleur dès le mois d’avril et une forte luminosité, qui seraient à l’origine d’un développement exceptionnel de cyanobactéries tueuses, responsable de la disparition de plus de 80 % des poissons adultes de la haute et moyenne Loue.

               Il faut prêter une oreille attentive à chaque mot des déclarations officielles en pareil cas. En effet, les pénalités ne s’appliquent pas lorsque les causes d’un mauvais état écologique sont dues à des causes naturelles… Clairement, l’Etat cherche par cette pirouette à se dédouaner de la DCE. Par la même occasion, cela leur permet de ne pas s’opposer à l’agriculture et ses épandages qui recouvrent littéralement la Franche-Comté à la fin de l’hiver, et qui sont en grande partie responsables de ce désastre. Ce comportement est tout simplement honteux. Les analyses physico- chimiques officielles sont étonnement “raisonnables” en ce qui concerne la Loue. Pourquoi ? Le débat touche le protocole d’analyse. Selon les agents de l’administration interrogés, les avis divergent sur la nature des prélèvements.D’une part, la présence de nitrate fluctue régulièrement en fonction d’un nombre important de facteurs.D’autre part, un prélèvement en eau libre ne révèle pas les mêmes taux qu’un échantillon provenant d’une zone morte asphyxiée par les algues vertes. Cela soulève une autre question. Les analyses ponctuelles suffisentelles à révéler la présence ou l’absence de tel ou tel polluant ? La plupart des spécialistes indépendants consultés (hydrobiologistes notamment et personnel de l’Onema) sont unanimes pour émettre des réserves à propos de ce protocole. Ces mêmes spécialistes admettent tous qu’un contrôle en continu serait beaucoup adapté.L’Agence de l’eau de Picardie dispose depuis peu d’un laboratoire mobile qui permet de faire des analyses sur une période de plusieurs semaines. Ce type de matériel serait très utile pour comprendre le (faux) paradoxe de la Loue. Cela éviterait à l’administration d’écrire des inepties et à cette pauvre rivière de mourir définitivement, “protégée” par ses bourreaux. Le “paradoxe” de la Loue n’est pas celui que veut nous faire gober l’administration. Ce serait plutôt celui qui les pousse à protéger l’environnement en faisant exactement le contraire.

Loue pêche electrique

Cet été (ici en aval d’Ornans), les agents de l’Onema ont eu bien du mal à trouver des poissons adultes dans la Loue. Le résultat de cette pêche électrique confirme la rumeur. Environ 90 % des poissons adultes sont morts en quelques mois.

Nous publions ici deux extraits des rapports officiels de l’Onema et de la Mission inter-service de l’eau (Mise) rendus publics début novembre.

• Onema.

 Etude de la qualité piscicole sur quatre stations de la Loue Les inventaires quantitatifs réalisés au mois de juillet 2010 sur quatre stations de la Loue avaient pour objet d’évaluer l’état des peuplements de poissons de cette rivière. Ces inventaires réalisés selon le même protocole que l’étude de 1998-1999 permettent une comparaison des données. Les deux campagnes ne constituent pas et ne remplacent pas une série chronologique de données sur les mêmes stations et ne permettent pas de prendre en compte les variations inter-annuelles naturelles rencontrées sur ce type de cours d’eau ainsi que les variations dues à l’échantillonnage. Il s’agit de deux “photographies” instantanées des peuplements à dix ans d’intervalle. Outre la réactualisation de l’état de connaissance des peuplements piscicoles sur quatre stations de la Loue, l’objectif était de tenter d’identifier quantitativement l’impact des mortalités observées au printemps 2010, indépendamment de la dynamique naturelle des populations et de la variabilité instrumentale liée à l’échantillonnage. L’analyse des données et des investigations complémentaires ont été réalisées d’août à octobre 2010. Les principales conclusions de l’étude de la qualité piscicole sur la haute Loue sont résumées ci-après. 

Ce que l’analyse des données permet de dire 

• Truites 

De façon générale, par rapport à 1998-1999, la truite a régressé sur toutes les stations d’étude. La régression est significative sur la station de Mouthier-Haute-Pierre tant en nombre de poissons qu’en poids total. Elle est forte sur les masses de truites à Ornans et très forte sur la station de Cléron, elle est également significative sur la station de Lombard. La présence de truites reste loin du potentiel de ce type de cours d’eau tant en masse qu’en nombre. On retiendra qu’en termes de poids total, sur les stations de Cléron, d’Ornans et de Lombard, la truite ne présente environ que 20 à 25 % du potentiel que la rivière peut accueillir sur ces secteurs. De faibles succès de reproduction sont constatés pour la truite, avec des densités d’alevins de l’année bien en deçà de ce que pourrait produire ce type de milieu. Ces faibles densités pourraient également être imputables à des mortalités anormales de cette classe d’âge.

• Ombres 

Par rapport à 1998-1999, les populations d’ombres communs ont moins régressé que celles de truites. Les densités d’ombres sont comparables sur Cléron, elles sont en régression sur les autres stations. En termes de masses de poissons, la tendance est différente, avec une augmentation à Mouthier et Cléron et un net déficit sur Ornans et Lombard (– 80% du potentiel théorique).

• Autres espèces Concernant les autres espèces, notamment les petites espèces (chabot, vairon, loche…), l’étude montre qu’il n’y a pas de différence significative pour le chabot entre 1998-1999 et 2010 et que cette espèce, en dehors de la station de Mouthier-Haute- Pierre, se trouve dans une situation conforme à la capacité théorique du milieu. Il est à noter que les densités numériques ont diminué depuis les années 1970 et que la population des jeunes de l’année est faiblement représentée en 2010. Pour ce qui est des loches franches et des vairons, on notera surtout la baisse sur la station de Cléron pour les deux espèces. Cependant, cette information est à prendre avec certaines réserves, étant donné les faibles efficacités de pêche. L’impact des mortalités piscicoles observées au printemps 2010, notamment sur les secteurs d’Ornans et de Cléron, met en exergue une détérioration du peuplement piscicole déjà diagnostiquée en 1999. En effet, des modifications des peuplements sont observées par rapport au référentiel, mais aussi par rapport à la structuration observée dix ans auparavant.On observe également une érosion des densités de poissons depuis les années 1970.
Par rapport à l’étude de 1999, les stations choisies comme témoins vis-à-vis des mortalités de 2010 présentent des altérations et des déficits (truites, à Mouthier notamment). Cela rend difficile l’imputation de la régression de certaines espèces aux seules mortalités observées au printemps 2010.

• Rapport officiel de la Mission inter-services de l’eau Les notes concernant l’analyse détaillée des résultats physico-chimiques et hydrobiologiques d’où sont extraites ces conclusions seront prochainement disponibles sur le site Internet www.doubs.equipement.gouv.fr 

Contexte et problématique

 La Loue a fait l’objet, de sa source jusqu’au secteur de Quingey, durant le printemps 2010, de phénomènes de mortalité piscicole, accompagnés de proliférations de cyanobactéries qui ont perduré jusqu’en été. Une analyse des données physico-chimiques ainsi qu’une étude des différents compartiments biologiques de la rivière (diatomées, macrophytes et macroinvertébrés benthiques) ont été menées afin de suivre l’évolution de la qualité spatio-temporelle du cours d’eau et ainsi d’appréhender l’existence d’un dysfonctionnement éventuel de l’hydrosystème. Les données physico-chimiques correspondent à deux stations de la Loue appartenant au réseau de contrôle de surveillance de la DCE : Mouthier-Haute- Pierre et Chamblay (située dans le Jura, à quelques kilomètres de la limite départementale).Les données hydrobiologiques concernant les diatomées, les macrophytes et les macro-invertébrés, sont issues de deux stations de mesure existant sur le secteur concerné : Mouthier- Haute-Pierre (appartenant au réseau de contrôle de surveillance de la DCE) et La Piquette à Châtillon-sur- Lison (appartenant au réseau de sites de référence de la DCE). Cette dernière station n’est plus suivie depuis 2007, date de fin du suivi du réseau de sites de références ; toutefois, des analyses de macro-invertébrés ont été menées par la DREAL cet été 2010 afin de disposer de données comparatives.Des données plus anciennes ont également été étudiées pour le compartiment macro-invertébrés (données patrimoniales de 1973 à 1984 et de 1990 à 2006) afin de suivre l’évolution emporelle de la qualité de la rivière.Données physico-chimiques. Les résultats (non validés) des analyses physico-chimiques réalisées au cours de l’année 2010 sur la station de Mouthier-Haute- Pierre dans le cadre du RCS(réseau de contrôle de surveillance) permettent de compléter le diagnostic réalisé en juin 2010. En ce qui concerne les macropolluants (fréquence d’analyse bimensuelle), les résultats obtenus au cours des quatre premières campagnes de l’année confirment le très bon état des eaux vis-à-vis des paramètres ammonium, nitrites, phosphates, phosphore total, DBO, carbone organique. Les teneurs en nitrates, comprises entre 5,3 et 7,9 mg/l, restent du même ordre de grandeur que les années précédentes.Direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement Franche-Comté Besançon, le 2 novembre 2010 Sur les 250 à 300 molécules de pesticides dosées dans l’eau en 2010 (fréquence mensuelle ou trimestrielle), aucune n’a été quantifiée entre janvier et août.
Les métaux sur eau (fréquence trimestrielle) sont soit non quantifiés, soit inférieurs à la limite guide de bon état.Les 41 substances de l’état chimique sont suivies de façon mensuelle en 2010.On observe une quantification uniquement pour cinq molécules de HAP lors d’une seule campagne, sans dépassement des valeurs maximales admissibles. La concentration moyenne reste à évaluer. Pour les autres micropolluants organiques suivis (100 à 170 molécules), on observe une quantification de molécules seulement pour une campagne sur les huit menées pour quatre molécules de HAP, et l’EDTA, mais qui demeurent en bonne qualité, selon les valeurs guides, pour quatre de ces molécules et en qualité moyenne pour une molécule de HAP. L’analyse des données physico-chimiques de l’année en cours ne met donc pas en évidence de dysfonctionnement flagrant sur cette station. Les mêmes analyses sont réalisées sur la station de Chamblay sur la Loue dans le Jura. Les résultats obtenus donnent la même image que celle obtenue à Mouthier-Haute-Pierre, à savoir un très bon état pour les macropolluants (nitrates compris entre 2,4 et 8,9 mg/l), pas de quantification des pesticides, une absence de contamination par les métaux sur eau, une quantification pour quatre HAP sur la liste des 41 substances dangereuses, sans dépassement des valeurs maximales admissibles, et pour quatre HAP et deux autres molécules dans la liste des micropolluants organiques autres. Sur ce secteur de la Loue, situé plus en aval du secteur affecté par les mortalités piscicoles du printemps 2010, on ne met donc pas non plus en évidence de problème lié aux paramètres mesurés lors des campagnes de suivi réalisées. 

Données hydrobiologiques, résultats et conclusions • Diatomées Sur la station de Mouthier- Haute-Pierre, les notes IBD attestent d’un milieu en bon état (année 2005) à très bon état (année 2006 à 2010) au sens de la DCE. Le peuplement est diversifié et dominé par des espèces sensibles à la pollution, et ne témoigne d’aucune perturbation particulière. La note de 20 et la composition du peuplement obtenues en 2010 (prélèvements réalisés en juillet) sont conformes aux résultats des années précédentes. Sur la station de La Piquette, les notes IBD obtenues de 2005 à 2007 attestent d’un milieu aquatique en bon état au sens de la DCE. Le peuplement présentait alors une cohabitation d’espèces exigeantes et d’espècesrésistantes, qui démontrait la présence d’un léger excès en matières organiques.
• Macrophytes Les notes IBMR obtenues à Mouthier-Haute-Pierre de 2008 à 2010 correspondent à un milieu peu affecté par les pollutions (niveau trophique faible). Le peuplement est stable dans le temps et la présence d’espèces très sensibles à la pollution démontre que le milieu est de bonne qualité. Il faut toutefois noter la présence massive de l’algue verte Vaucheria sp en 2010, qui progresse depuis 2008. A La Piquette, les notes IBMR obtenues de 2007 à 2009 reflétaient un milieu enrichi en éléments nutritifs (niveau trophique moyen), comme en témoignait aussi la présence d’espèces peu exigeantes, voire polluorésistantes.
• Macro-invertébrés benthiques A Mouthier-Haute-Pierre comme à La Piquette, les notes IBGN obtenues depuis 1992 attestent d’un très bon état au sens de la DCE. Les notes varient peu dans le temps, la variété taxonomique et le groupe faunistique indicateur sont globalement élevés. Les notes obtenues en 2010 (18 à Mouthier-Haute- Pierre et 19 à La Piquette) sont conformes à celles des années antérieures et ne témoignent d’aucune évolution notable dans le peuplement. L’analyse détaillée des peuplements montre que des taxons polluosensibles tels que les grands plécoptères (Perlidae, Perlodidae) sont collectés régulièrement.Le peuplement apparaît stable au cours du temps, la quasi-totalité des genres collectés en 1973 sont retrouvés actuellement.
Conclusions La synthèse des données résultant de l’ensemble des compartiments biologiques permet de conclure à un bon, voire très bon, état de la Loue au sens de la DCE sur le secteur concerné.L’étude des compartiments végétaux (macrophytes et diatomées) met en évidence un hydrosystème de bonne qualité avec toutefois un enrichissement en matière organique souligné par les macrophytes au niveau de La Piquette.L’analyse du peuplement macro-invertébrés permet également de conclure à une bonne qualité de l’eau sur ce secteur de la Loue mais aussi à une qualité habitationnelle élevée permettant d’abriter une faune diversifiée. L’analyse poussée met en évidence un peuplement stable et équilibré dans le temps.Suite au rapport de la Mise, l’associationLoue Vive a lancé une campagne d’information destinée au grand public sur les causes et les remèdes qui permettraient de voir la situation s’arranger.
• Au chevet de la Loue C’est grave docteur ? Oui, en avril et mai 2010, des mortalités très importantes de poissons ont été constatées de Lods à Quingey. Pas seulement les truites et les ombres, qui font la réputation de cette rivière pour les pêcheurs, mais aussi les espèces discrètes comme la loche, le chabot ou le blageon.Quelle est l’origine de cette maladie mortelle ? Les analyses de poissons, de l’eau et du substrat ont montré la présence d’algues bleues, les cyanophycées, dont certaines espèces, comme Oscillatoria, contiennent des toxines du système nerveux et du foie.Pourquoi cette crise a-t-elle eu lieu au printemps ? Les eaux basses, l’ensoleillement, la température ont favorisé le développement de ces algues bleues qui prolifèrent à partir des nitrates et des phosphates présents en excès dans l’eau.