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Pêche en sèche en réservoir avec Laurent Gagneux

La technique pratiquée par Laurent est un peu insolite. Elle consiste à pêcher à l’aide d’une grosse mouche sèche en ciblant les poissons. Si elle peut paraître grossière à première vue, elle permet de leurrer des poissons éduqués et difficiles qui ne s’attendent pas à ce que ces grosses bouchées, tombées doucement sur leur dos, ou flottant longuement en surface, soient armées d’un hameçon.

Par Philippe Collet

Laurent Gagneux  a commencé la pêche tout jeune en attrapant des vairons avec son père. Il a ensuite pratiqué diverses techniques dont le lancer avant d’attaquer la pêche à la mouche à l’âge de 13 ans. Le déclencheur de sa passion a été un atelier de montage, organisé par un de ses professeurs en classe de 6e, où il a commencé à monter ses propres mouches. Deux ans plus tard, il rentrait au club de Décines (club de l’Est lyonnais) et commençait à pêcher à la mouche. Bien encadré au sein du club, il a fait de rapides progrès. A son actif aujourd’hui : un titre de Champion de France junior en rivière, deux titres de Champion de France junior puis senior de montage de mouches, 1er et 3e des Coupes de France des Clubs 2006 et 2007 avec deux de ses copains. Laurent est maintenant compétiteur en première division rivière et réservoir et a été sélectionné en Equipe de France pour les championnats d’Europe 2008 en Espagne.


La pêche en sèche, à vue, avec de grosses mouches

Cette technique, pratiquée avec succès par Laurent, lui permet de réaliser régulièrement de belles pêches, que ce soit lors de manches de compétition ou simplement en loisir. Il apprécie particulièrement, lorsqu’il pêche pour le plaisir, de faire le tour des plans d’eau de Trept en utilisant cette technique. Il part alors avec une seule canne, dotée d’une soie flottante, d’un bas de ligne dégressif, avec un peu de fil pour changer les pointes et quelques mouches pour varier les présentations. Sa technique consiste le plus souvent à pêcher en sèche, à vue, des poissons en maraude sous la surface. Ces poissons, souvent difficiles, habitués à être sollicités avec de minuscules imitations, qu’ils inspectent et refusent le plus souvent, sont trompés par la grosseur des mouches, leur arrivée subite dans leur champ de vision et l’illusion de vie donnée par les fibres de cul de canard qui volettent au grès du vent. En plan d’eau, vous pourrez souvent observer des truites en train de gober une feuille, un chaton de saule, voire, nettement moins ragoûtant, un mégot de cigarette. Curieuses, elles prennent et recrachent ce qu’elles croyaient être de la nourriture. Probablement jamais piquées avec de si imposantes mouches, elles n’ont pas associé la taille grossière de ces objets à un danger potentiel. Laurent s’appuie sur cette curiosité pour pratiquer sa pêche. En arrivant au bord du plan d’eau, il essaie sa technique sur quelques poissons, en la leur posant sur le dos. Si le résultat n’est pas probant, il change de couleur de mouche, puis de modèle. Lorsqu’il trouve la mouche qui fait réagir les poissons à vue, il peut pêcher plus loin en confiance, sans voir les truites. Sur les berges sous le vent (avec le vent dans le dos), il rallonge son bas de ligne et lance sa mouche loin en levant haut la canne pour laisser le vent la porter au moment du posé. Il cible alors le début des friselis, c’est-à-dire l’endroit où le vent atteint l’eau, y déposant ce qu’il transporte. S’il doit pêcher avec le vent de face, il raccourcit son bas de ligne et, en cas de vent trop fort, change de mouche pour un sedge ou un Shipman, un peu plus denses, car le gros plumeau en cul de canard, trop léger et volumineux, ne peut plus être posé devant le bas de ligne. Dans cette pêche, il est important de ne pas couvrir le poisson avec le bas de ligne, de lui présenter la mouche en premier. Pour ce faire, il peut être nécessaire, sur un lancer long, de coucher la canne sur le côté au moment du posé, pour tendre le fil. En ciblant les poissons et en les surprenant, à vue, la prise de la mouche est instinctive et rapide.
A contrario à longue distance, en pêche en aveugle, les truites testent souvent la mouche en essayant de la noyer sans la prendre. Il ne faut surtout pas ferrer au premier remous, mais réellement attendre que la mouche, bien visible, ait disparu. Les truites peuvent s’y reprendre en plusieurs fois. A distance, il faut aussi être patient, savoir attendre, concentré, qu’une truite en maraude, rassurée par l’absence de mouvement, s’intéresse à la mouche.

Le bas de ligne, la soie, la canne

La formule du bas de ligne de Laurent est a priori la même depuis longtemps. Il est constitué de 1,10 m de 50 centièmes, 90 cm de 40, 70 cm de 30, 50 cm de 20 centièmes. S’il pêche avec une pointe fine, il ajoute 30 cm de 16 avant 1 m à 1,50 m de 13,5 centièmes, soit un porte-pointe de 3,20 m et une longueur totale oscillant entre 4,20 m et 4,70 m. Le corps du bas de ligne est réalisé en Kamoufil.
Laurent monte ses grosses sèches sur un fil de fluorocarbone de 13,5 centièmes, plus raide à diamètre égal qu’un nylon, ce qui lui permet de mieux présenter ses grosses mouches. La pointe de son bas de ligne est allongée ou raccourcie au gré du vent de façon à pouvoir placer la mouche précisément et délicatement sur le nez des truites en maraude. Si la pêche se fait le vent dans le dos, le bas de ligne peut être rallongé, à l’inverse avec un léger vent de face, la pêche devient difficile et le bas de ligne doit être raccourci. Ce bas de ligne permet aussi à Laurent de pratiquer d’autres pêches, notamment à deux mouches, en rallongeant la pointe. Laurent monte son bas de ligne sur une soie flottante de 7 et pêche avec une canne de puissance 7.

La pêche avec une Montana

Lorsque les poissons sont difficiles à voir ou qu’ils boudent les mouches sèches, Laurent remplace ces dernières par une grosse Montana, souvent non lestée, qu’il anime en la tricotant. Il pose tendu, laisse cette grosse mouche percer le film de la surface (quand elle est encore sèche) puis l’anime doucement. La mouche pêche alors à environ 10 cm de profondeur. La longue pointe fine du bas de ligne en fluorocarbone permet de fendre l’eau discrètement. Pour éviter les casses, parfois inévitables avec cette technique, Laurent rallonge encore la pointe de son bas de ligne, jusqu’à deux mètres. Cette grosse mouche classique, qui n’imite rien de bien particulier (hormis peut-être un gros plécoptère, absent des eaux closes), mais combine le noir, le jaune fluorescent et la pulsation du hackle enroulé autour de son thorax, fait souvent réagir les truites. Laurent la trouve très efficace. Si la Montana ne fonctionne pas bien, il peut alors essayer, toujours avec le même corps de bas de ligne, en modifiant simplement la pointe, de multiples combinaisons de deux mouches, deux noyées, deux chironomes, un chironome suspendu sous une des ses grosses sèches, etc. Il arrive toujours finalement à trouver une formule gagnante !