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Comment choisir sa canne à mouche ?

Le choix d’une canne à mouche pose souvent problème aux débutants – tout comme aux pêcheurs expérimentés – qui veulent découvrir une technique de pêche nouvelle pour eux. Cet article a pour but de vous renseigner sur les longueurs et les actions destinées à chaque technique, afin d’éviter des erreurs de choix, qui au-delà des désagréments qu’elles occasionnent, peuvent aussi générer des défauts dans la façon de lancer, avec tout ce que cela comporte.

Par Philippe Boisson.

Jamais dans l’histoire de la pêche à la mouche, nous n’avons connu une telle profusion de modèles, de gammes et de marques de cannes à mouche. Les pêcheurs débutants, ou ceux qui souhaitent s’intéresser à d’autres poissons que ceux qu’ils pêchent habituellement se retrouvent confrontés au problème du choix d’un nouvel outil. Et celui-ci n’est pas simple : quelle longueur, quel numéro de soie, quel encombrement ? Pour vous aider à vous y retrouver dans les centaines de modèles disponibles, voici quelques aspects qu’il faut connaître pour être en mesure de choisir une canne pour chaque technique.

L’action de la canne, c’est quoi au juste ?

La notion “d’action” concernant une canne à mouche est à la fois déterminante et généralement très mal définie, car elle n’est régie par aucune volonté commune de la part des fabricants. L’action d’une canne correspond à la courbe que prend l’ensemble de la canne sous la traction. Les cannes affichent des actions plus ou moins paraboliques (en forme de cercle) en fonction du cône de leur blank (éléments de graphite et de résine). Au milieu du XXe siècle, Pezon & Michel passait chaque canne en bambou refendu devant un tableau noir gradué et accrochait au bout de chacune d’entre-elle un poids d’un Newton (102 grammes) pour en vérifier l’action. Depuis, peu de fabricants cherchent à renseigner les acheteurs sur ce point précis. On parle alors d’action “de pointe”, “semi-parabolique“, “parabolique”, d’action “rapide” ou “lente”. Seule la marque américaine Orvis tente depuis des années de rendre plus lisible aux yeux des utilisateurs cette notion d’action, à l’aide de courbes reproduites sur le papier des catalogues qui correspondent aux différentes actions des produits de la marque sous la dénomination tip flex, mid flex, etc.
Pour les autres marques, c’est au client de juger et de se faire une idée à partir des commentaires trouvés sur les catalogues, mais celles-ci n’ont souvent qu’une valeur indicative relativement floue. C’est dommage, car tout le monde gagnerait à plus de clarté dans une définition normalisée de l’action des cannes, mais pour le moment, c’est ainsi, et il faut bien faire avec… Les seules indications générales utilisées par les fabricants dont on dispose, concernent donc les notions d’actions “de pointe”, “semi-parabolique”, “paraboliques”, “progressives”, “lente” ou “rapide”. Dans ce jargon, je préfère les trois premières dénominations plus justes, à mon sens, que les trois dernières. Car concernant les actions dites “progressives”, La Palisse n’aurait pas fait mieux, puisque les cannes sont toutes coniques, et ne peuvent être pourvues d’actions autres que progressives… Quant aux actions dites “lentes” ou “rapides”, elles prêtent à confusion entre deux notions qu’il ne faut pas mélanger : l’action et la puissance des cannes. D’une manière générale, une canne considérée d’action “de pointe” plie sur le premier tiers de sa longueur lors du lancer (environ car cela dépend de chaque modèle). Une canne semi-parabolique sur les deux premiers tiers, et une canne parabolique sur la quasi-totalité de sa longueur. Cette schématisation des actions des cannes à mouches permet de déceler les sections des cannes qui entre naturellement en action lors du lancer. Lors d’un lancer à longue distance ou sous l’action d’un forte traction, une plus grande partie de la canne présente une courbe plus ou moins prononcée.


Quelle canne pour quelle utilisation :

Conseiller une canne à mouche est un exercice forcément arbitraire. Il existe parmi les pêcheurs des représentants de différentes “écoles” : celles des longues cannes de plus de 9 pieds pour la pêche de la truite, longueur rendue possible par l’avènement de la fibre de carbone ou des très petites cannes de moins de 8 pieds très en vogue chez nos voisins italiens, celles des amateurs de longs bas de lignes, etc. En France, l’essentiel des cannes vendues concerne des longueurs comprises entre 8’6 et 9’6, la longueur de 9 pieds restant le standard dans notre pays.

Pêche de la truite et de l’ombre à la mouche sèche

Cette avec cette catégorie que l’on a le plus de liberté dans le choix de la canne, tant dans les actions que dans les longueurs. Une longue canne ne lance en effet pas plus loin qu’une petite ! Ceci étant, c’est plutôt le type de cours d’eau qui va dicter le choix. Tout d’abord, il y a le cas des petits cours d’eau, de quelques mètres de largeurs, à propos desquels s’affrontent depuis longtemps l’école des cannes courtes de 6 ou 7 pieds, discrètes et maniables et celle des très longues cannes de 9’6 à 11 pieds, plus encombrantes certes, mais qui permettent en un minimum de lancers de présenter la mouche au poisson. En France, il existe une tradition tenace de pêcher les ruisseaux et les petits cours d’eau avec des longues cannes. Dans le cas d’un pêcheur débutant, je conseillerai d’aborder ce genre de terrain avec une canne de longueur standard (8’6 ou 9 pieds) et de choisir son camp plus tard, si le besoin s’en fait sentir. Autre particularité de la pêche à la mouche sèche de la truite et de l’ombre, la pêche des eaux dites “rapides” où là encore, les pêcheurs français ont un faible pour les longues cannes pour soies fines (par exemple : 10 pieds pour soie n° 3). Ce genre d’ensemble permet de limiter les risques de dragage de la mouche, accru par les turbulences de l’eau, en ne laissant que peu de soies sur l’eau. Ce choix a la préférence de nombreux bons pêcheurs de torrents de montagne. En revanche, une longue canne n’apporte rien lorsque l’on doit pêcher à la mouche sèche une paisible rivière de plaine.


Pêche à la mouche noyée

Voici au moins une catégorie où tout le monde est d’accord ! Les cannes pour pêcher à la mouche noyée sont d’une longueur minimum de 9 pieds. Les modèles spécifiquement conçus pour cette technique affichent une longueur de 10 pieds. La canne doit permettre de “guider”, ralentir, ou au contraire accélérer la dérive du train de mouches en aval du pêcheur en repositionnant la soie, en jouant avec les différentes veines de courant. Une action parabolique est un plus pour éviter la casse à la touche ou les ratés, fort nombreux avec des cannes qui ne plient pas généreusement.


Pêche à la nymphe à vue

Cette technique demande une grande vitesse d’exécution. Le pêcheur doit lancer rapidement un très long bas de ligne (5 mètres minimum) sur la trajectoire de poissons souvent en mouvement. Il s’agit aussi de la technique où les fils les plus fins sont utilisés. Une bonne canne pour pêcher à la nymphe à vue présente une longueur de 8 à 9 pieds, qui permet le meilleur compromis pour à la fois lancer rapidement et manipuler un bas de ligne de 6 ou 7 mètres. Des cannes plus longues ou plus courtes n’offrent dans ce cas aucun avantage. L’action doit être semiparabolique. Contrairement à l’idée reçue, une canne d’action de pointe n’est pas très adaptée à cette technique en raison de la difficulté à ferrer et à tenir des poissons avec des pointes de bas de lignes en 10, 8 ou parfois 6/100.

Pêche à la nymphe “au fil”

La pêche de la truite et de l’ombre “au fil” est directement dérivée de la pêche au toc. La canne est tenue en position haute, le pêcheur gardant un oeil sur le bas de ligne pour déceler la touche. Si l’on ne veut pas pêcher durant des heures avec le bras qui tient la canne complètement tendu et levé, mieux vaut opter pour une longue canne. Les spécialistes de cette technique utilisent des cannes de 10 ou 9’6 pieds pour soies n° 4 ou 5 d’action semi-parabolique, qui ont tout intérêt à être très légères car la canne est toujours tenue en position haute.

Carnassiers à la mouche

La pêche du brochet ou du sandre à la mouche demande un matériel capable de propulser des mouches volumineuses, souvent chargées d’eau lorsqu’on doit les relancer. La canne sera choisie en priorité en fonction du type de mouche que l’on doit lancer. S’il s’agit de la pêche du brochet, recherché avec des streamers pouvant atteindrent 20 cm de longueur pour un volume important, le choix de la canne ne peut être le fruit du hasard. Lancer ce genre de mouche toute la journée est un exercice fatiguant dans le meilleur des cas… Une mouche lourde et volumineuse se lancera toujours plus facilement avec une canne d’action semi-parabolique, voire quasiment parabolique, plutôt qu’avec une canne d’action de pointe. La canne “encaisse” ainsi beaucoup mieux le poids de la mouche, surtout si l’on a recours à une soie plongeante, dont la densité est elle aussi génératrice d’à-coups qui perturbent les lancers. Une canne de 9 pieds ou 9’6 pour soie n° 8 ou 9 constitue un bon choix pour pêcher le brochet. Un modèle pour soie n°7 ne permet pas de lancer facilement une mouche volumineuse, surtout si l’on est pas un as du lancer en double traction.

La pêche en mer

Très en vogue actuellement la pêche à la mouche en mer, qu’il s’agisse de pêche le long de nos côtes ou de contrées beaucoup plus exotiques implique l’utilisation de cannes puissantes, qui doivent permettre de lancer très rapidement. Que ce soit à la recherche des bonefishs ou des permits, des tarpons ou de bars occupés à chasser, le pêcheur dispose de quelques secondes pour présenter sa moucheà des poissons qui ne restent jamais très longtemps à porter de lancer. C’est l’une des clefs de la réussite, sinon la principale. On constate depuis quelques années une nette amélioration des modèles de cannes pour la pêche en mer et c’est tant mieux. Ces cannes sont généralement typées d’action semi-paraboliques qui permettent de fatiguer un gros poisson tout en rendant possible les lancers en double traction. Une bonne canne pour pêcher en mer n’est donc ni une “trique”, ni un manche à balai, mais plutôt un outil progressif, mais puissant. La référence en la matière fut durant longtemps la série des cannes Sage RPLx, remplacées depuis par d’autres versions également très recommandables. Ces cannes avaient la préférence des meilleurs pêcheurs de tous les océans de la planète, à commencer par Billy Pate, dont on pouvait apprécier sur les photos des magazines du monde entier la courbure parfaite de sa RPLx 9’ # 12 en train de mater un gros tarpon. Pour quelqu’un qui ne connaît pas les cannes à mouche pour la pêche en mer, une 9’#12 est forcément plus proche d’un poteau télégraphique que d’un cure-dent. L’impression est trompeuse est bien souvent, la première acquisition n’est pas franchement la bonne. Norbert Morillas et moi avions acheté en 1996 chacun une Sage RPLx 9’# 8 par correspondance pour pêcher le bonefish à Cuba. Cette canne s’est avérée bien “light” lorsqu’il s’agissait de lancer à plus de vingt mètres en quelques secondes par un vent de travers soutenu comme celui qui souffle sur les atolls des Caraïbes. Le modèle pour soie n° 9 aurait été beaucoup plus polyvalent et plus efficace. La différence de puissance entre les deux modèles était très importante. Il y a ici une grosse différence entre une canne que l’on “brandouille” sur un salon et son utilisation réelle, dictée par les éléments ! Disons qu’un pêcheur de truite qui découvre la pêche en mer aura l’impression de pouvoir se débrouiller avec une canne qu’il jugera convenable, mais qui s’avèrera insuffisante en action de pêche. Les modèles pour soies de 9 sont de loin les plus polyvalents, mais selon les marques, les puissances ne sont pas identiques. Les cannes pour soies n° 10 permettent la recherche de plus gros poissons (permits, tarpons de poids moyen, carangues) et selon leurs actions peuvent autoriser le lancer de mouches plus lourdes et volumineuses. Avec les cannes pour soies n° 12, on quitte le domaine des engins confortables pour des produits avec lesquels il ne fait pas bon lancer très longtemps ! Ces cannes sont à réserver aux tarpons de belles tailles, aux grosses carangues, ainsi qu’aux petits thonidés.
Dans tous les cas ce genre de canne est destiné, soit à la pêche de poissons “teasés”, soit à la pêche à vue (cas du tarpon en eaux claires) où les lancers se comptent sur les doigts d’une main, effectués “à coup sûr”. Idem pour les cannes pour soies n° 14 ou 15, dont l’utilisation est réservée à la pêche des poissons à rostres ou aux grosses carangues ignobilis. Concernant les longueurs, la taille de 9 pieds (2,74 m) est devenue depuis longtemps le standard, voire 8’6 (2,56 m) pour les cannes de forte puissance pour soies 14 ou 15. Pour ce type de cannes, la longueur est un handicap en raison du poids.


Le nombre de brins

La mode est aux cannes de voyage, en trois, quatre voire cinq brins. Certaines gammes de cannes à mouche ne sont aujourd’hui plus proposées en deux brins, ce qui est dommage pour les pêches “à domicile”, car une canne en deux brins est à la fois plus légère et plus agréable qu’un modèle en trois ou quatre brins, surtout dans les petits numéros de soies. Mais si l’on doit prendre l’avion, les cannes dites multibrins sont incontournables. Pour en avoir fait l’expérience maintes fois, les meilleures cannes de voyages sont celles dont les tubes rentrent entièrement dans un grand sac de voyage. Cela résout complètement le problème des tubes qui ne passent pas sur les tapis roulants des aéroports. Les problèmes de pertes et les vols, très fréquents sur certaines destinations, sont également résolus de cette manière. Les cannes en quatre brins sont, dans ce cas, souvent préférables aux modèles en trois brins, qui restent d’un encombrement important pour les modèles d’une longueur supérieure à 9 pieds.

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