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La pêche au pouic

Au coeur de l’hiver, la pêche en réservoir peut continuer de donner de bons résultats, à condition de pêcher lentement avec des modèles de mouches très mobiles.

Par Philippe Collet

Les mois de janvier et février sont les plus froids de l’année. La température des masses d’eau des lacs et réservoirs a chuté depuis longtemps et l’activité biologique s’y est considérablement ralentie. Dans les régions d’altitude, les plans d’eau sont souvent gelés et leurs gestionnaires ferment la pêche en attendant des jours meilleurs. En plaine, les réservoirs moins sensibles au gel restent le plus souvent ouverts tout l’hiver (en dehors des vagues de froid), ce qui nous permet de continuer à pratiquer notre loisir favori. Bien que les conditions soient plus difficiles (froid, journées courtes…) et que les poissons soient moins actifs, on peut vraiment réaliser de belles pêches à cette période à condition de bien se couvrir et de pêcher “juste”. La fréquentation des plans d’eau étant moins importante, on ne se bouscule pas sur les berges et les poissons sont plus coopératifs car moins sollicités. L’eau froide, riche en oxygène, permet de combattre des poissons vigoureux et de les relâcher dans de très bonnes conditions. Les poissons au métabolisme ralenti par le froid n’ont pas besoin d’énormément de nourriture. Ils n’en trouvent toutefois plus beaucoup car leurs proies habituelles vivent, elles aussi, au ralenti. Ils restent donc actifs, mais pendant une période plus courte que d’habitude, souvent en milieu de journée au moment le plus chaud. Les lieux les plus fréquentés par les poissons actifs sont, les jours de soleil, les berges exposées au réchauffement comme par exemple des hauts-fonds orientés plein sud (ou à proximité), ou, les jours de vent, si la température de l’air est plus chaude que celle de l’eau, les secteurs battus par les vagues. A ce moment de l’année, les salmonidés sont, pour la plupart, bien acclimatés à leur plan d’eau et connaissent de mieux en mieux les imitations ou les leurres présentés par les pêcheurs, ils ont aussi appris à se nourrir seuls et sont plus difficiles.

Une pêche lente

De nombreuses techniques de pêche peuvent être utilisées pour les leurrer, à condition de retenir un principe de base : quelle que soit la technique pratiquée, l’animation des mouches devra être lente. Elle sera en fait calquée sur la léthargie générale du plan d’eau. Les pêches imitatives seront réalisées essentiellement à l’aide d’imitations de chironomes, au moment de la plus forte activité (souvent décelable en surface). Une fois cette activité terminée, il n’y a que peu de chance que les poissons s’intéressent réellement à des mouches imitatives proposées hors contexte, même si elles sont bien choisies et bien présentées. Des mouches plus incitatives auront alors plus de succès.


La pêche au pouic

Dans cet article, nous allons nous concentrer sur une technique de pêche à l’aide de gros streamers non lestés, très adaptée à la saison et à cette nécessité de pêcher lentement. Cette technique pourra, bien sûr, être utilisée avec succès à d’autres moments de l’année, notamment pour solliciter des poissons retors. On la doit, semble-t-il, à des compétiteurs en réservoir qui l’avaient mise au point pour séduire des poissons difficiles et l’avaient baptisée : pêche au pouic. D’une pêche à proximité du fond, voire en grattant le fond à l’origine, elle a évolué vers une pêche à tous les niveaux de la colonne d’eau.


Trancher avec les habitudes

En hiver, la plupart des poissons ont déjà vu passer beaucoup de mouches ou de leurres et ont toutes les chances d’avoir été piqués plusieurs fois. Ils sont devenus nettement plus méfiants. Voir passer une bouchée beaucoup plus grosse que d’habitude, à la nage lente et insolite, va les conduire à attaquer alors qu’ils sont restés indifférents à des streamers classiques ou à un petite imitation de chironome bien présentée dont ils ont déjoué le piège car utilisée hors période alimentaire. Ces mouches de grande taille et gros volume poussent beaucoup d’eau et donnent un signal différent aux salmonidés. Si elles permettent de sortir des poissons inactifs de leur torpeur, elles seront encore plus efficaces sur des poissons en pleine activité alimentaire. Seul le niveau de pêche évoluera alors en remontant le plus souvent vers la surface.

Le montage des pouic

Les mouches utilisées pour cette technique doivent être volumineuses. Elles ne doivent pas être lestées pour pêcher lentement sans s’accrocher au fond. Les matériaux retenus sont le lapin et le marabout, choisis pour leur mobilité. Pour obtenir une mouche de grande taille, on prend comme base un hameçon à tige longue n° 4, 6 ou 8. Cela est surtout vrai pour le modèle en marabout car la longueur des fibres de ces plumes n’est pas extensible et ces mouches doivent mesurer de 7 à 10 cm.
L’usage d’un hameçon long permet d’obtenir une mouche à la nage particulière, qui pourra décrocher de droite à gauche dans un plan horizontal, un peu à la façon d’un jerk bait. Les pêcheurs de carnassiers au lancer connaissent bien l’attrait de ce type de leurre. Ces grands hameçons ont l’inconvénient d’occasionner un plus grand nombre de décrochés, en permettant aux poissons de prendre un appui sur le fer de leur tige pour s’en débarrasser, mais le gain apporté par cette technique en vaut souvent la peine. Les mouches présentées ne comportent pas de matériaux brillants afin de privilégier une certaine discrétion vis-à-vis de poissons plutôt éduqués. Rien ne vous empêche d’essayer des modèles agrémentés de brill qui pourront se révéler meurtriers dans certaines conditions. Les couleurs de ces mouches peuvent être très variées. Les modèles de base sont le blanc et le noir. L’olive, le pêche, le vert pastel, l’orange… fonctionnent aussi très bien, il faut simplement les essayer pour trouver les couleurs du jour. Ces coloris peuvent être combinés entre eux en montant la queue d’une couleur et le thorax d’une autre, ou en montant un thorax bicolore. De nombreuses possibilités vous sont donc offertes, laissez libre court à votre imagination pour créer des modèles inédits et efficaces.

L’animation

L’animation est effectuée lentement en tricotant doucement la soie. Elle peut être ponctuée de tirées et de longues poses. Il est toutefois possible d’essayer, notamment aux moments les plus chauds de la journée (pendant la période d’activité des poissons), des variantes plus rapides en rolly pully par exemple, mais ce type de mouche trouve vraiment toute sa valeur avec une animation lente.


La détection des touches et le ferrage

Les touches peuvent se manifester par des tirées franches ou de petits mouvements de la soie qui doivent être sanctionnés par un ferrage de la main qui tricote sans bouger la canne. Un ferrage avec la canne à la première tirée aurait pour effet de soustraire la mouche du champ visuel du poisson. En cas d’échec du ferrage avec la main gauche, il faut surtout continuer l’animation car le poisson n’a certainement pas goûté au fer de l’hameçon et il va continuer à essayer d’attraper (ou peut être de jouer avec) la mouche qui lui a échappé et l’énerve de plus en plus. Vous serez surpris de constater, si vous pêchez en eau claire, que le poisson peu prendre plusieurs fois votre leurre en gueule sans que vous ne sentiez rien. Vous verrez votre mouche disparaître entièrement ou partiellement, à plusieurs reprises, avant de pouvoir ferrer le poisson. Parfois, il mordra suite à un arrêt, parfois cet arrêt occasionnera son désintérêt. A vous de trouver l’animation du moment. Avec cette technique, le poisson revient à la charge à plusieurs reprises. Est-ce dû à la texture de la mouche qui lui laisse une bonne impression, au fait qu’il ne morde que la queue du leurre et ne sente pas le fer, ou bien au fait qu’il ne veuille pas perdre une si grosse bouchée ? N’oubliez surtout pas de proscrire tout ferrage avec la canne tant que le poisson n’a pas été accroché avec la main tenant la soie. C’est plus simple à dire qu’à faire car les réflexes sont tenaces. Si malgré cela vous n’avez que des touches sans suite, essayez de réduire la taille desqueues des mouches en utilisant des modèles plus courts. Ils nageront moins bien mais permettront un meilleur engamage de l’hameçon.


Les soies et le bas de ligne

Selon le type de plan d’eau ou de poste de pêche et la hauteur de tenue des poissons, privilégiez une soie plus ou moins plongeante, afin d’animer le leurre le plus lentement possible à la bonne profondeur. Une soie flottante ou intermédiaire lente permettra de rester au niveau des poissons si ceux-ci évoluent à proximité de la surface. Elle permettra aussi une animation lente sans accrocher la mouche au fond dans 1 mètre d’eau. Dans plus de 5 mètres d’eau avec des poissons à moins 2 mètres, une soie S 3 (coulante de 3) sera un excellent compromis. Si les poissons sont collés au fond, une soie S 7 permettra de faire passer le leurre juste au-dessus de leur tête. Une autre technique peut consister, dans les plans d’eau au fond propre, à faire traîner la mouche au fond de l’eau à l’aide de cette même soie très plongeante afin de lever un petit nuage de sédiments ou de vase. C’était, semble-t-il, un de ses usages initiaux. On utilisera une soie de numéro 7 ou de 8 et la canne correspondante pour facilement propulser un leurre aussi volumineux et parfois lourd (cuir de la peau de lapin gorgé d’eau) et on se cantonnera à un seul exemplaire fixé au bout d’un simple morceau de nylon ou de fluorocarbone de 1,5 à 4 mètres de long selon la clarté de l’eau et ses capacités de lanceur. Le noeud de fixation a toute son importance avec cette mouche. Il doit être lâche pour lui permettre une nage plus libre et donc plus ample. Les noeuds à utiliser sont détaillés dans les pages suivantes.

Et pourquoi pas d’autres poissons ?

Cette mouche a tout pour plaire aux autres poissons un tant soit peu carnassiers. Elle pourra le cas échéant vous servir pour séduire sandres, perches, black-bass ou autres brochets ; en atteste cette grosse perche qui essayait, à nos pieds, de piquer son pouic à une des nombreuses truites leurrées avec cette mouche lors d’une sortie au lac de la Moselotte. Alors, à vos étaux et n’hésitez pas à braver le froid, le jeu en vaut souvent la chandelle !

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