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De l’usage des soies intermédiaires

La pêche à la mouche en eau dormante peut se pratiquer avec succès avec des soies flottantes, mais il serait dommage de n’utiliser que ces seules soies qui ne permettent pas toujours de pêcher efficacement. Les soies plongeantes permettent d’allonger les lancers les jours de vent, d’explorer différentes couches d’eau et surtout d’animer différemment les leurres. Parmi les soies plongeantes, on trouve les soies intermédiaires. Nous allons ici en détailler les principales caractéristiques et l’usage.

Par Philippe Collet

Les soies intermédiaires peuvent être transparentes (clear en anglais) ou de couleur. Il existe deux grands types de soies intermédiaires : les lentes et les rapides. Leur vitesse de plongée s’échelonne entre 1 cm/s pour les plus lentes et 5 cm/s pour les plus rapides. Les soies intermédiaires rapides sont le plus souvent transparentes alors que les plus lentes sont souvent opaques et de couleur, mais quelques exceptions confirment la règle. Les soies dites transparentes sont plutôt translucides et restent certainement visibles aux yeux des poissons même si elles sont généralement plus discrètes que des soies opaques. A qualités égales, je préfère une soie intermédiaire transparente, mais je n’attache pas trop d’importance à ce critère d’autant que certaines soies transparentes peuvent briller sous le soleil et devenir alors plus visibles. Dans mon choix d’une soie intermédiaire, je suis par exemple plus sensible à ses qualités de lanceuse ou à son absence de mémoire.


L’âme des soies

Les problèmes de soies tire-bouchonnées rencontrés il y a quelques années avec les soies intermédiaires transparentes semblent pour une bonne partie résolus. Les soies sont construites en enrobant de matière une âme qui, dans le cas des soies intermédiaires transparentes, est systématiquement constituée d’un seul brin de monofilament. Cette âme mal adaptée était à l’époque certainement responsable de la mémoire des soies transparentes. Pour les soies de couleur, le plus souvent des intermédiaires lentes, l’âme est essentiellement constituée de plusieurs brins tissés ce qui lui donne plus de souplesse et occasionne moins de mémoire.
Les soies à âme tissée sont élastiques et amortissent mieux les coups de tête violents ou les touches brutales. Celles à âme monobrin sont généralement plus raides, ce qui permet une meilleure détection des touches et un meilleur ferrage avec un risque par contre accru de casse sur fil fin. La mémoire d’une soie est un défaut majeur lorsqu’on pratique une pêche lente car la soie se met en accordéon et l’on perd le contact avec ses mouches, ce qui empêche de détecter les touches discrètes. Cela n’est pas aussi gênant sur une animation rapide car la soie est toujours tendue et les touches souvent plus violentes.


Les profils

Les soies intermédiaires ont toutes des profils Weight Forward (WF littéralement poids à l’avant) classiques (ex : Cortland, Rio) ou triangulaires : Triangle taper (Lee Wulf ), Delta Taper (Airflo), R2T (Mouches de Charette). Le profil triangulaire est un profil WF qui s’affine vers l’avant, ce qui permet un meilleur transfert d’énergie et un poser plus délicat. Certaines soies intermédiaires sont des genres de shooting heads soudées à un running line fin, flottant ou intermédiaire, ce qui augmente nettement leurs capacités de lanceuses (ex : Airflo Forty Plus, Vision Extreme Distance). Le plus souvent la tête de ces dernières mesure moins de 10 mètres ce qui n’est pas toujours compatible avec un poser de qualité pour les pêches nécessitant de la discrétion. Ces soies permettent par contre des lancers longs avec peu de faux lancers. Dans cette catégorie, une soie émerge du lot avec un fuseau plus long et un running line de la même qualité que la soie, il s’agit de la soie réservoir de chez Partridge. Elle permet un très bon compromis dis-tance de lancer/présentation et n’a que très peu de mémoire (ce qui est dû probablement à son âme tissée). L’ayant encore peu utilisée, je n’ai pas testé sa longévité.


Les taille des soies

Les tailles de soies les plus courantes s’échelonnent de 5 à 8. On peut parfois descendre à une soie de 5 pour des pêches discrètes (en lac de montagne par exemple), mais on démarre le plus souvent à 6 pour les pêches fines en plan d’eau (train de noyées ou de chironomes, pêches légères au streamer). Pour les pêches plus classiques : train de streamers lestés ou non, pouic, Booby décollé du fond… ou pour des pêches en train de noyées les jours de vent, on optera pour une soie de 7 ou 8. Le tout étant de trouver un bon compromis canne/soie/bas de ligne pour une pêche confortable et efficace. Les soies de 9 et 10 sont réservées à la pêche du brochet ou des poissons marins de nos côtes (le bar notamment), la densité des soies intermédiaires permettant de propulser des mouches volumineuses, de faire face au vent et de prospecter discrètement des couches d’eau moyennes sans s’accrocher au fond.

Les avantages d’une soie intermédiaire

Les soies intermédiaires permettent, par leur densité, supérieure à celle d’une soie flottante, de mieux percer le vent et ainsi de lancer plus loin. En descendant sous la surface et en entraînant le bas de ligne avec elles, elles ne créent pas le prisme formé par les soies ou les bas de ligne flottant en surface exposés au soleil.


Une animation horizontale

Quelles que soient les soies intermédiaires, elles coulent jusqu’au fond si on les laisse inertes. Pour trouver la bonne profondeur de pêche avec de telles soies, il convient tout d’abord d’animer dès le contact avec l’eau. Si le résultat est nul, on compte quelques secondes après le poser suivant avant de déclencher son animation, puis on allonge le décompte au fur et à mesure des lancers, tant que l’on n’a pas enregistré une première touche.
Si les poissons sont vraiment bas sous la surface et que leur pêche nécessite une attente importante, il est préférable de changer de soie, en optant pour une plus dense. Lorsqu’on ramène la soie, elle continue à couler mais finit par se stabiliser à une certaine profondeur qui dépend de sa densité et de la vitesse d’animation. Aussi, pour bien utiliser une soie intermédiaire, il convient de la lancer suffisamment loin pour la stabiliser assez longtemps dans la bonne couche d’eau. On anime alors ses leurres dans un plan horizontal, ce qui est impossible à réaliser avec une soie flottante (sauf en surface).


Intérêt des intermédiaires lentes

Les soies intermédiaires lentes permettent, les jours de vent, de soustraire la ligne à une dérive de surface incontrôlable. Elles peuvent être utilisées pour des pêchesrapides dans les vagues par exemple mais aussi pour des pêches beaucoup plus lentes, par temps calme, lorsque les mouches doivent évoluer doucement juste sous la surface. Avec ces soies, on peut animer à faible profondeur un train de mouches noyées ou de chironomes, pêcher avec un ou deux streamers peu lestés. Leur profondeur de pêche s’échelonne entre 10 cm et 1 m.


Intérêt des intermédiaires rapides

Les soies intermédiaires rapides permettent de pêcher plus profond, jusqu’à environ 2 mètres et d’atteindre vite la bonne profondeur pour s’y tenir plus longtemps. Les compétiteurs en réservoir utilisent un panel important de soies intermédiaires pour régler au mieux leur profondeur de pêche. Lorsque les poissons se tiennent dans une couche d’eau précise (zone de confort ou de nourrissage), ce qui est fréquent sur les plans d’eau suffisamment profonds, une soie intermédiaire rapide permet de les pêcher efficacement en comptant le temps d’immersion nécessaire. Si l’on souhaite pêcher plus profond sans perdre trop de temps à attendre la descente au bon niveau, on optera pour une soie plongeante plus rapide de type S2 (sinking ou coulante 2) à S8.

Les bas de ligne

Pour pêcher avec ces soies, les bas de ligne sont le plus souvent très simples. En soie intermédiaire rapide un brin de nylon est noué directement dans la boucle de connexion. Si l’on souhaite présenter plusieurs mouches, on peut démarrer avec un diamètre supérieur d’un maximum de 5/100 au brin suivant mais ce n’est pas une obligation, il est possible de garder le même diamètre. On privilégie le fluorocarbone qui, grâce à sa densité, suit mieux l’immersion de la soie que le nylon. Sa raideur permet de bien présenter les mouches avec moins de risques d’emmêler des potences. Le bas de ligne est relativement court (sauf eaux très claires) pour suivre vite la soie et ne pas rester en surface. On n’hésite pas à pêcher avec un fil suffisamment solide car une soie immergée et dense a beaucoup plus d’inertie qu’une soie flottante. Exemple de bas de ligne à 1 streamer : 1 m 50 à 2 m de fluorocarbone en 25 à 18/100. Exemple de bas de ligne à 2 streamers : 1 m de fluorocarbone et potence de 20 cm en 25/100, 1 m 50 en 20/100 avant le mouche de pointe. Pour les pêches plus fines avec des soies intermédiaires lentes on peut intercaler un porte-pointe dégressif de 1 à 2 mètres en nylon non graissé (amortisseur) entre la soie et la pointe et descendre en diamètre de fil pour la pointe jusqu’au 18 ou 16/100.

L’utilisation des soies intermédiaires

L’usage des soies intermédiaires est a priori venu de la compétition en réservoir outre-Manche. Celles-ci occupent en effet une large place dans l’équipement des compétiteurs qui privilégient tel ou tel type de soie dans telle ou telle taille selon la pêche pratiquée et les conditions. Quelques exemples d’utilisation personnelle : soie intermédiaire rapide Airflo Delta ou Rio Aqualux pour propulser et animer un train de deux streamers en conditions normales, soie Airflo Forty Plus ou vision Extreme Distance si les berges du plan d’eau offrent peu de recul ou si le poisson est vraiment loin du bord, soies intermédiaires lentes Airflo Delta, ou Triangle Taper Lee Wulf (verte) pour une animation très lente d’un streamer non lesté, soie Partridge Mid Water pour propulser un pouic à grande distance et l’animer subtilement, soie Triangle Taper Lee Wulf (verte), Airflo Delta lente ou Cortland 444 SL légère pour pêcher avec un train de noyées ou de chironomes, etc. Chaque soie a ses points forts et on finit par connaître les qualités de chacune, ce qui permet d’effectuer le choix nous paraissant le plus judicieux avant une partie de pêche.
Pour autant, si vous n’êtes pas un spécialiste de la pêche en réservoir, ne vous inquiétez pas, vous n’aurez pas besoin de dix soies pour faire face à vos situations de pêche habituelles. Une ou deux soies intermédiaires peuvent largement couvrir vos besoins. Tout dépend des pêches que vous pratiquez et des plans d’eau que vous fréquentez. Pour réaliser votre choix de soie (modèle, taille…) inspirez vous de cet article, trouvez un détaillant compétent et demandez lui conseil, essayez les soies des copains sur vos cannes et n’hésitez pas non plus à vous renseigner auprès des pêcheurs que vous verrez réussir sur les berges de vos plans d’eau favoris.