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De la mouche au leurre, quelques trucs en poils

De la mouche au leurre, il n’y a qu’un pas, que Philippe Collet n’hésite pas à franchir ! Les poils de toutes sortes font merveille sur des têtes lestées. Pour le sandre, la perche et le black-bass, osez les trucs en poils !

Par Philippe Collet

En dehors de quelques bricoleurs talentueux qui sculptent leurs propres leurres durs ou moulent leurs leurres souples, les pêcheurs de carnassiers aux leurres sont en général des utilisateurs de produits finis. A contrario, les moucheurs qui ont appris à monter leurs propres mouches sont souvent plus créatifs. Au début, ils réalisent des montages le plus souvent extravagants et inutiles, qui viendront encombrer leurs boîtes, jusqu’à ce qu’ils se décident à faire un grand ménage pour ne garder que l’essentiel. Avec le temps, les moucheurs ne se mettent plus finalement à l’étau que pour monter des modèles éprouvés et compléter leurs stocks. Ces pêcheurs qui s’étaient équipés pour le montage de mouches pour le réservoir, le carnassier ou la mer disposent souvent d’une réserve inépuisable de matériaux. Comme ils sont de plus en plus nombreux à se mettre à la pêche des carnassiers, l’idée de créer ou d’améliorer ses propres leurres avec les matériaux disponibles a dû en effleurer plus d’un.
Voici quelques idées pour allier montage mouche et pêche aux leurres. J’espère qu’elles redonneront aux moucheurs un peu blasés l’envie de revenir à l’étau, et aussi aux pêcheurs de carnassiers l’envie de s’y mettre. Et puis ces leurres-là, vous serez les seuls à en posséder, même au Japon, ils ne les font pas ! Cela fait déjà pas mal de temps que Patrick, un de mes collègues de pêche, utilise des leurres en lapin de sa fabrication. Il a commencé à les monter à la fin de sa période réservoir avec les matériaux achetés pour leurrer les truites. Les premiers essais sur les sandres du canal ont été des plus concluants. Depuis, il en a toujours dans ses boîtes et prend régulièrement du poisson avec. Un autre collègue, Georget, que les clients du domaine de la Vallée (Aisne) connaissent bien, s’amuse depuis quelque temps déjà à fabriquer des mouches à carnassiers légèrement lestées pour les lancer avec un ensemble spinning. Il monte aussi des hameçons streamers qu’il accroche à l’arrière de petites cuillères tournantes, les rendant beaucoup plus attractives pour les perches ou les chevesnes qu’il convoite en rivière. J’avais moi-même monté des petits toupets de marabout de couleur chair sur les triples de certaines de mes montures à poisson mort manié, il y a déjà bien longtemps, pour leur ajouter de la vie. De nombreux autres moucheurs ont probablement déjà dérivé des montages mouche à destination du lancer.

La technique du lapin blanc

Avec un autre ami, Christian, nous évoquons régulièrement avec le sourire la technique du lapin blanc. Il l’avait trouvée, à nos débuts en réservoir, sur le lac de Virton en Belgique. Ce jour-là, les truites très éduquées ne s’intéressaient pas à nos mouches. Nous avions tout essayé et n’arrivions à rien. Nos piètres compétences dans la discipline nous condamnaient à un échec cuisant. C’était sans compter avec le sens de l’observation de Christian. Après avoir abandonné quelque temps (par lassitude !) sa mouche sur le fond, ce dernier remarqua que les truites s’intéressaient d’un seul coup à son leurre réalisé avec une lanière de lapin blanc. Plus ça allait, plus ces poissons capables de refuser l’imitation la mieux présentée s’énervaient sur ce streamer. Leur curiosité les avait incités à venir voir ce leurre, immobile depuis déjà un moment. En s’en approchant, elles avaient créé des turbulences, faisant vibrer les poils extrêmement souples de lapin. Ce mouvement, des plus naturels, les avait incitées à s’enhardir. A force de passages et de coups de nageoires, elles réussirent à faire bouger puis décoller la mouche. Finalement plusieurs poissons se prirent au jeu et, la concurrence jouant, un poisson plus téméraire que les autres aspira la mouche. S’ensuivit une série de prises. Si nous bougions nos mouches, les poissons intéressés désertaient immédiatement le secteur. Avec cette méthode peu orthodoxe, nous avions pu sauver notre honneur de débutants en réservoir. Cette technique fonctionne régulièrement en réservoir, même si, plus souvent pratiquée maintenant, elle devient moins efficace. Au-delà de l’anecdote, cette expérience m’a permis de comprendre l’intérêt de matériaux ultra-souples, comme le lapin et le marabout, pour la vie qu’ils peuvent apporter à un leurre, même immobile.

Des modèles éprouvés de mouches en lapin

Les pêcheurs à la mouche connaissent bien les vertus de certains modèles de streamer. Le pouic, cette mouche de grande taille (6 à 7 cm) constituée d’un corps en lapin, tourné sur un hameçon à tige longue, prolongé d’une queue en lapin, fonctionne très bien sur les truites en réservoir. Le même modèle en plus gros, tourné sur un hameçon de 6/0 avec des bandelettes plus larges, m’a permis la capture de nombreux brochets au fouet. Je délaisse maintenant un peu ces leurres, compte tenu de leur poids important, une fois gorgés d’eau, qui les rend difficiles à lancer. Je préfère les mouches en bucktail un peu plus légères. Pêcher des carnassiers au lancer avec des montages en poils ou en plumes ou avec des leurres associés à de tels matériaux n’est donc pas farfelu. Ces matériaux peuvent être un gage d’attractivité supplémentaire et un déclencheur d’attaques, surtout sur une phase d’arrêt ou d’animation lente. Un leurre en plastique dur ou souple ou en métal ne vit plus à l’arrêt. Lui ajouter une touche de poil ou de plume peut tout changer.

Les fabricants s’y mettent doucement

Si l’on connaît les cuillères mouches dont le triple est garni d’un palmer, les cuillères à brochet dont le triple est orné d’un gros toupet de bucktail ou les poissons nageurs de surface et autres poppers dont l’hameçon de queue est agrémenté de 3 ou 4 pointes de hackle ou de brill, l’offre des fabricants est assez restreinte. Des fabricants de leurres souples ont intégré des bandelettes de lapin à leurs leurres pour leur ajouter de la vie. La collection “rabbits serie”, importée par AMS en France, propose des genres de worms, grubs et autres créatures dotés d’appendices en bandelettes de lapin. Ces bandelettes sont ancrées dans la masse du leurre souple au moment de son coulage, ce qui permet de les souder au leurre. D’après les tests du fabricant, l’adjonction de poils augmenterait de façon importante l’attractivité des leurres.

De premiers essais très concluants

En observant dans l’eau claire, depuis un pont, des perches en train de s’énerver sur un plomb palette que j’animais sous leur nez et en les voyant taper furtivement sur la gaine rouge à l’arrêt du plomb, je me suis dit que dorénavant je garnirai mes hameçons triples de lapin ou de marabout pour que, même à l’arrêt, mon leurre ait encore de la vie. Mes essais ont aussi porté sur des montages de jigs en lapin avec ou sans lanières élastiques, d’hameçons de cuillères à jiguer.
J’ai encore opté pour des collerettes en lapin ou en renard arctique montées sur des têtes plombées devant mes leurres souples. Un jig en peau de lapin travaille de façon beaucoup plus efficace lors des pauses et réagit au moindre courant provoqué par le passage d’un poisson curieux. Avec un montage en lapin, le jig coule plus vite qu’avec une jupe en silicone volumineuse. Il faut donc réaliser des jigs légers si l’on veut pouvoir les utiliser en lancer ramené.

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