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Portrait : Yann Le Fèvre, le magicien de la nuance

A l’heure de la mouche bling-bling toujours plus lourde et plus brillante perdure une tradition bien plus discrète, celle de la mouche bretonne, dont Yann Le Fèvre est le gardien. Portrait d’un artiste qui depuis trente ans jongle avec les matières naturelles pour capter une lumière rare et vivante qui fait la réputation d’une des plus belles collections de mouches artificielles au monde.

Par Jean-Marc Theusseret

C’est indéniable, il existe non seulement une tradition bretonne de la pêche à la mouche, mais plus exactement une philosophie bretonne de la pêche à la mouche. Nulle autre région française ne fait apparaître une telle symbiose entre un territoire chargé d’histoire, de légendes, ses rivières envoûtantes, ses poissons et ses mouches. Ha ! Les mouches bretonnes ! Elles se reconnaissent entre mille, mais prennent des poissons partout. Il faut dire qu’elles ont de qui tenir. La Bretagne fut très tôt fréquentée par les voisins anglais qui pratiquaient avec une technique inconnue des pêcheurs locaux bretons la pêche à la mouche.
Saumons et truites bretonnes succombaient à la présentation de petits plumeaux colorés aux couleurs vives de plumes d’oiseaux exotiques importés des colonies lointaines de l’Empire britannique. Les pêcheurs bretons tentèrent bien entendu d’imiter les Anglais, mais ne disposaient que de matériaux rudimentaires, tels que laine, fil de coton, plumes et poils des animaux de la ferme, et produits de la chasse. Ainsi naquit, faute de moyens, l’une des écoles de montage de mouche les plus réputées aujourd’hui ! C’est bien connu, les plus belles mouches prennent surtout les pêcheurs. La théorie de la mouche d’ensemble, peu imitative, terne, voire grossière, était née. Sans concertation entre les vallées du sud et du nord de la Bretagne étaient imaginées les premières collections parfois différentes, mais toujours aussi discrètes dans leur réalisation, à l’image des mouches en plume de paonne du célèbre saumonier de l’Ellé, Henri Clerc. Il faudra attendre 1932 pour que la société Ragot, basée à Loudéac, commercialise la première collection de mouches artificielles bretonnes et la fasse connaître dans toute la France, mais également à l’étranger.

L’héritier

Yann Le Fèvre s’inscrit dans la continuité de cette tradition. Depuis 1978, il fabrique une collection issue de la tradition bretonne dont non seulement il se réclame à juste titre – lui à qui l’on doit le sauvetage et la sauvegarde des modèles traditionnels –, mais qu’il a su faire évoluer, créant tout en conservant ce qui fait l’originalité des mouches bretonnes : une collection universelle destinée à la pêche des salmonidés des rivières d’ici et d’ailleurs.
Il a su, tout en préservant le patrimoine, cultiver la modernité, particulièrement en inventant le concept de la série baptisée les Lanvollonnaises. Série unique dans le monde de la pêche à la mouche, car particulièrement polyvalente. Ainsi certaines représentantes de cette collection sont devenues des classiques au niveau national, comme la “mouche à Jo”, un petit sedge en croupion de bécasse redoutable, ou encore les émergentes Plougoulmoises, aussi appréciées en rivière qu’en lac ou en réservoir. Les Plouaisiennes sont des imitations de nymphes d’éphémères que Yann a eu la bonne idée de décliner en trois teintes : claire, mi-foncée et foncée.
Notons également une très belle série de mouches pour la pêche en lac : noyées, émergentes et mouches sèches, dont on sent l’influence irlandaise, pays que Yann connaît très bien. Quant aux mouches à saumons de Yann Le Fèvre, il y a longtemps que leur réputation a dépassé leur Bretagne d’origine pour aller faire des merveilles sur les rivières islandaises, russes, écossaises ou irlandaises.
Il existe un point commun à toutes ses mouches, qu’elles soient pour le saumon, la truite ou l’ombre, c’est la vie ! Yann est un artiste au sens large. Ce passionné de dessin et de peinture sait mieux que beaucoup marier les matériaux, les teintes, les brillances, pour qu’au final une mouche, comme une oeuvre, “fonctionne”. Regarder sa collection nous rappelle à quel point cet exercice qui consiste à concevoir des modèles avec juste l’essentiel de matière est beaucoup plus difficile que “d’en mettre des tonnes”.


Renseignements :

www.mouchesyannlefevre.com